[Focus] Les termites, une menace invisible et silencieuse
Publié le 18 septembre 2024, par Nicolas Rousseau
La progression des termites en France est constante, depuis le Sud-Ouest jusqu’aux portes de Paris. Face à cette menace, Corteva Agriscience a mis au point Sentri Tech, une solution innovante de détermitage.
Émigrant vers le nord et l’est de la France, les termites conquièrent progressivement de nouveaux territoires. Et les dégâts sont considérables sur le patrimoine, en zones rurales autant qu’urbaines, des arbres d’alignement aux immeubles citadins, des bâtiments publics aux pavillons résidentiels. Le quart sud-ouest de la France constitue la zone la plus infestée, à hauteur de 75 à 100 %. On dénombre six espèces de termites en France comptabilise le FCBA-Observatoire National Termites. Parmi elles, cinq espèces sont souterraines et appartiennent au genre Reticulitermes et une espèce de termite est dite de « bois sec », Kalotermes flavicolis. Par ailleurs, les départements et régions d’Outre-Mer (DROM) subissent les termites tropicaux, Heterotermes sp. et Nasutitermes sp. en Guadeloupe et Martinique, Coptotermes sp. à la Réunion et Heterotermes sp. et Coptotermes sp. en Guyane.
Réseau de galeries
Comme les fourmis, les termites sont des insectes sociaux vivant sous la terre, en colonie comptant plusieurs milliers d’individus. La termitière peut couvrir une superficie équivalente à celle d’un terrain de football et se trouver à plusieurs dizaines, voire centaines de mètres d’un habitat infesté. Xylophages, leur aliment de prédilection est le bois mort, mais ils peuvent s’attaquer à tout matériau contenant de la cellulose. « Les reproducteurs ainsi que leur couvain peuvent s’installer directement dans le support qui fait office de source de nourriture. Plusieurs sites de nourrissage peuvent être exploités, communiquant entre eux par un réseau de galeries », précise-t-on au sein du FCBA. La colonie est divisée en castes. Les termites ouvriers, les plus nombreux, sont chargés de nourrir le reste de la colonie (larves, soldats, reproducteurs). En constante activité, ces ouvriers sont difficiles à détecter, car invisibles et silencieux. Une fois leur présence attestée, il est souvent trop tard, les dégâts occasionnés étant irrémédiables.
Double dispositif
Développée par Corteva Agriscience, Sentri Tech constitue une solution innovante de détermitage. Elle englobe une action de protection en amont, avec une solution de veille, de contrôle, ensuite, et d’élimination des termites, enfin. Le dispositif repose sur un appât formulé spécialement à base d’hexaflumuron. En extérieur des bâtiments, des stations Sentri Sol sont disposées dans le sol, lieu de vie de la colonie, afin d’établir avec certitude la présence de termites autour d’un bien. Elles sont équipées de témoins en bois dont la détérioration rapide prouve la présence de l’insecte. En intérieur et sur les traces des termites sont connectées des stations Sentri Box, à l’intérieur desquelles se trouvent l’appât. Celui-ci se présente sous la forme de granulés humidifiés à base de cellulose et mélangés avec de la matière active. L’objectif est d’alimenter les ouvriers en appâts afin qu’ils contaminent ensuite, via un effet retard, leurs congénères par prophylaxie à travers toute la colonie, jusqu’à l’éradication de celle-ci. La solution ne vise donc pas quelques individus isolés mais bien la colonie tout entière, grâce à une mortalité différée. Son but est d’éradiquer l’insecte jusqu’au cœur de sa colonie.
Réseau d’intervention
Le réseau Sentri Tech compte actuellement 65 techniciens. La zone d’intervention couvre une partie du territoire métropolitain et, Outre-Mer, la Martinique, la Guadeloupe, la Réunion et la Guyane. « Nous lançons un appel aux techniciens 3D qui souhaiteraient rejoindre le réseau, souligne Olivier Monchatre, en charge de son développement. Notre objectif est de couvrir les zones blanches desquelles nous sommes absents. Les candidats peuvent nous contacter via notre site Internet. » Chaque technicien bénéficie d’une formation spécifique et continue. Il est ensuite soumis à une période probatoire d’environ une année avant d’intégrer définitivement le réseau. Un protocole strict encadre chaque chantier. Le cahier des charges cadre chaque intervention, de l’application du matériel au suivi des chantiers jusqu’à la destruction définitive de la colonie. Le protocole prévoit parallèlement la traçabilité du matériel d’intervention. Un circuit de reprise et de rapatriement des déchets a été mis en place vers des centres de tri et d’incinération, où ils sont valorisés en énergie dans un souci de préservation de l’environnement.
Retrouvez notre dossier dans N&Pi n° 136, daté août-septembre 2024.